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1 an à Montréal : le bilan !


1 an. J’y suis. 1 an que je suis montée dans l’avion avec cette boule au ventre énorme. 1 an que j’ai laissé mes proches en pleurs devant l’aéroport. 1 an que j’ai pris mon envol et vous savez quoi, 1 an que je suis pleinement épanouie. Il me tenait à coeur cet article. Tout d’abord parce qu’il marque quelque chose, mais aussi parce qu’on me l’a demandé.


Ce serait utopique de vous dire qu’ici tout est beau et rose, que tout est génial et que c’est l’eldorado. Non du tout, il y a du positif et il y a du négatif, c’est comme dans tout.


En 1 an d’expatriation j’ai muri de 10 ans. J’ai rencontré des personnes formidables et j’ai fait le tri dans celles que j’ai quitté. J’ai côtoyé une nouvelle culture sans en oublier l’autre. Les français ont beaucoup de choses à envier aux québécois et inversement. La première chose que les français ont a envier envers les québécois c’est la sympathie envers les gens que tu ne connais pas. Ici, j’ai été choquée, mais dans le bon sens du terme, quand une caissière m’a dit pour la première fois « comment allez vous aujourd’hui ? ». Alors je me suis dit que c’était cool de sa part mais elle devait être la seule du quartier à faire ça… Quel ne fût pas mon étonnement lorsque j’ai constaté que c’était comme ça partout, dans tous les commerces, dans tous les restaurants, même à la pompe à essence le mec te dit « ça va bien ? ». Mais c’est tellement agréable ! Ce n’est pas intrusif du tout comme certain pourrait le penser car tu te réserves le soin de répondre ce que tu veux mais cela noue un point de contact, ça fait sourire, ça donne du baume au coeur !


ET MOI, COMMENT JE ME SENS ?

Vous n’imaginez pas comment je me sens en sécurité à Montréal, je me sens libre et épanouie. Je ne me suis jamais faite sifflée dans la rue, je ne me suis jamais prise des appels de phare parce que j’étais solo en voiture, je ne me suis jamais faite accostée dans la rue. Jamais on a regardé avec insistance mes nichons parce que je ne portais pas de soutien gorge. Jamais on a jugé la longueur de ma jupe ou la profondeur de mon décolleté. Je ne dis pas que c’est une généralité, mais c’est mon point de vue, mon histoire à moi. Je me sens accomplie dans ma vie de nana de 25 ans, j’ai le pouvoir de faire ce que je veux quand je le veux (cf …) et ça me rend très heureuse. Ma qualité de vie est bien meilleure ici. Je ne suis plus (autant) stressée que je ne l’étais à Lyon par exemple. La route pour aller à la job c’est de longer le bord de l’eau à 7h du matin pendant le lever de soleil, vous connaissez mieux vous ?

J’aime la douceur des gens et le fait qu’ils ne soient pas stressés, ça m’apaise et me calme. Bon pas tout le temps, dans certains endroits ou administrations ils devraient être un peu plus stressés quand même parce que c’est « doucement le matin, pas trop vite l’après midi ».


LA VILLE

La ville regorge de quartiers et de coins sympas, mais il y aussi des quartiers qui ne me plaisent pas. JE DETESTE SINCEREMENT les routes de Montréal ! Mais punaise c’est un scandale ! Des nids de poule et des trous énormes partout même sur l’autoroute ! Les travaux sont présents partout, des cônes oranges en veux tu en voilà à tout bout de champs. MEGA autre point négatif : mais quel enfer pour se garer dans Montréal ! Tsais pas que pour déchiffrer un panneau de stationnement faut avoir fait 10 ans d’études ici. Dans ma rue c’est pourtant pas si difficile apparemment, sauf que « interdit de se garer du lundi au jeudi de 8H à 12H de décembre à avril MAIS autorisé si tu as une vignette MAIS interdit le vendredi de avril à novembre même avec une vignette » + le petit panneau en dessous qui va bien avec une flèche dont on comprend jamais le sens « —> stationnement autorisé 20 minutes ». Bah je peux te dire que faut s’accrocher pour se garer ! Heureusement le métro fait souvent bien l’affaire. Quitte à parler voiture d’ailleurs, l’essence est vraiment peu chère pour un plein complet et c’est un côté appréciable. Je trouve cette ville 100% complète. On peut manger de tout, on trouve beaucoup de styles architecturaux différents, chaque coin se fait facilement en métro et surtout tout est ouvert tout le temps ! Il y a pas ce « on est dimanche c’est mort c’est fermé », non tout est ouvert 7j/7 avec des horaires adaptées évidemment.


J’aime profondément Montréal sous toutes ses saisons. On parle très souvent de l’hiver québécois ou canadien mais pour l’avoir vécu « c’est pas si pire ». La ville est superbe sous ses vraies 4 saisons. Je dis vraies saisons car elles sont parfaitement marquées. L’été est vraiment chaud, plusieurs semaines de suite à plus de 30 degrés, peu de pluie ou de froid entre juin et septembre. L’automne reste splendide à voir, les feuilles d’érables qui deviennent rouges, les arbres qui se secouent dans tous les sens et laissent apparaitre des tapis de feuilles oranges devant nos portes d’entrées, des randonnées à couper le souffle, aller chercher ses citrouilles… L’hiver existe réellement, il neige, il fait froid. C’est un énorme stéréotype de dire « il fait -50° tout l’hiver ». Que nenni les amis, on a eu 5 fois dans tous l’hiver -20°. (Ce n’était pas le plus rude je vous l’accorde) Oui c’est froid, mais c’est un vrai hiver comme je les aime. Nous sommes 100% équipé pour affronter l’hiver ici, les chaussures et les manteaux sont parfaits. On peut faire tellement de choses en hiver ici, de la luge, de la glissade, du chien de traineaux, des randonnées, du ski, de la raquette, de la moto des neiges, du patin dans la forêt, voir des hôtels de glace, faire de la pêche sur glace, aller couper son sapin sous la neige, admirer des chutes glacées, faire du fatbike, l’igloofest. Le printemps arrive tard j’ai trouvé, les fleurs commencent à pousser, les randonnées reprennent de la verdure, la douceur débarque et on retrouve nos petits écureuils qu’on a peu vu pendant l’hiver !


LE BOULOT

Pfffiouuuu ! Il y en aurait tellement à dire; la première chose la reconnaissance. Vous savez ce que c’est ça ? C’est la base au travail. Le truc qui te motive du lundi au dimanche, le truc tellement jouissif ! Est ce que c’est le cas dans tous les jobs je ne sais pas, mais dans le mien c’est magnifique. J’ai autant de reconnaissance de la part des parents que de la part de mes collègues ou de ma direction. Je me suis sentie soutenue et entourée comme je ne l’avais jamais été dans n’importe quel emploi que j’ai pu faire jusque’a présent. On m’a félicitée, on m’a aidée dans tellement de projets, on m’a mise en avant, on m’a proposée maintes et maintes fois de l’aide, on m’a intégrée dans l’équipe comme si j’étais là depuis 10 ans.


J’ai découvert le bien être au travail. Je suis toujours allée à la job avec le sourire et l’envie d’y aller. Oui j’étais usée, crevée, fatiguée, mais profondément heureuse de faire ce métier dans ce pays. J’ai du m’adapter à beaucoup de choses qui paraissent insignifiantes aux yeux de beaucoup mais j’ai eu du fil à retordre comme on dit ! Simplement le fait de comprendre une blague c’était le parcours du combattant, demander du matériel à une collègue sans avoir les bons mots, comprendre le mot « dent » version québécoise, comprendre pourquoi il y a des « la » à chaque phrase, intégrer « je suis tannée » dans mon vocabulaire, chanter « bonne fête » à la place de « joyeux anniversaire ».


Arrivez vous à imaginer ma tête (avec le masque of course) lors d’une discussion avec un collègue masqué également ? Parce que pfffffiou je devais avoir une sacrée tête. Combien de fois j’ai répondu oui sans comprendre la phrase alors qu’il fallait dire non… combien de fois j’ai rigolé à un truc que je pensais drôle qui ne l’était pas… combien de fois j’ai dit « hein?? ».. !


Et si elles me lisent : merci mes superbes collègues pour cette année que vous m’avez offerte. Merci pour votre intégration et votre aide. Merci de votre gentillesse et de votre accueil. Merci de m’avoir laissé évoluer dans votre école avec votre matériel. Merci de ne pas m’avoir appelé « la nouvelle » , « la petite » ou encore « l’autre française ». J’ai beaucoup appris à vos côtés et j’ai été profondément triste de vous quitter.

ET MAINTENANT TU VAS FAIRE QUOI ?

Mon aventure ici n’est pas terminée et ne fait que commencer. Est ce que je vais vivre toute ma vie ici ? Je ne sais pas. Est ce que je me vois faire ma retraite ici ? Je ne sais pas. Cependant je sais que je ne vivrais plus jamais en France, je sais que la vie est douce et que tant que je suis accueillie ici je le resterai. Les papiers d’immigration sont des démarches longues, stressantes et fastidieuses. Nous ne sommes jamais certains de rien mais nous savons par avance que nous prolongerons notre séjour ici au delà des 3 ans prévus.


Je souhaite à tous ceux qui me lisent et qui en ont l’envie au fond d’eux de sauter le pas, de se prendre en main et ne pas avoir peur. Il n’y a jamais d’échec, soit on gagne soit on apprend, mais tout est bon à prendre. C’est une expérience dont on ressort enrichis et grandis par l’ouverture aux autres cultures, aux autres personnalités de ce globe, au monde quoi. (Et puis faut venir tester la poutine et le vrai sirop d’érable)


1 an condensé en 60 sec dans cette vidéo regroupant quelques uns de nos meilleurs souvenirs dans ce pays ! →




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