L'OPPORTUNITÉ À SAISIR !

« L'opportunisme, c'est de savoir sauter sur l'occasion. L'opportunité, c'est lorsque l'occasion vous saute dessus. » Damien BERRARD

C'était une de ces journées qu'on appelle tous : une journée de merde.

Mais pour arriver à raconter cette journée cruciale où nous avons reçu " la nouvelle de notre vie ", il faut revenir au commencement et à ce prénom : Juliette.

Un matin, en allant en cours je croise Juliette qui me dit avec sa toute petite voix "je n'ai plus trop le goût du concours, je suis motivée par autre chose". Evidemment, la curieuse que je suis lui demande un peu de raconter ce qui se passe et elle m'annonce avoir participé à une conférence où une commission scolaire Canadienne recherche des enseignants français... Sans concours ! (SAINT-GRAAL).

Après une longue discussion, elle me dit qu'il est encore temps pour déposer un dossier de candidature. Ni une ni deux, je me retrouve à expliquer à Quentin comment tout va se faire, les conditions, les recrutements, les différentes phases, les conditions de vie, de sécurité et j'en passe. Son temps de réflexion fut littéralement de 10 minutes montre en main : pas une ombre au tableau. C'est pour nous, une opportunité comme il ne s'en présentera pas deux.

" CE N'EST QU'UNE CANDIDATURE "

J'ai envoyé ma candidature et tout s'est enchaîné très vite.. Le soir de mon anniversaire, je reçois un message me proposant de passer un entretien d'embauche en visioconférence. C'est la PANIQUE ! Vais-je comprendre leur accent ? Quelles questions vont-ils me poser ? Bon sorti du fait que j'ai eu envie d'imiter leur accent tout le long de l'entretien : ça s'est très bien passé. À la fin, je les entends me dire " on vous donne réponse à la fin de la semaine."

Bon... " la fin de semaine " à duré 15 jours : 15 jours à dire à nos proches de ne pas s'inquiéter nous ne partirons pas, "c'est mort", etc...

On retourne à cette fameuse journée de merde du début vous vous rappelez ? Et bien ce matin-là, le réveil n'a pas sonné, je suis arrivée en retard, il pleuvait, le monde était gris, la voiture était en rade sur un parking, je me prenais la tête avec les personnes incapables de gérer leurs caddies dans les allées d'Auchan et je reçois une sonnerie que je connais. L'attente est interminable : j'ouvre le mail est ça commence mal....

"Pardonnez-nous pour le retard, nous devions vérifier vos informations et c'est pourquoi..."

Alors quand tu lis seulement cette phrase : tu pleures sur ton caddie comme une débile en ne prenant pas la peine de lire la suite et tu gênes les gens que tu viens toi-même d'engueuler. Puis tu continues parce qu'après tout, il y a 10 lignes d'inscrites et une pièce jointe intitulée "promesse" alors tu continues.

"... nous souhaitons vous avoir dans notre équipe et vous faisons parvenir une promesse d'embauche en pièce jointe.. en espérant avoir rapidement de vos nouvelles et au plaisir de travailler avec vous." MAIS NON ? PAS MOI ? C'EST PAS VRAI ? MOI ? LALY ? ILS M'ONT CHOISI MOI T'ES SÛR ? TU AS BIEN LU LE MAIL ? RECOMMENCE STP RECOMMENCE À LIRE "

Je suis prise. On est pris. On va partir, c'est signé, c'est noté noir sur blanc, je suis acceptée. J'ai réussi à saisir cette opportunité et qu'est ce que je suis heureuse ! On est là sur notre caddie avec notre pauvre scanette, devant une promo pour les rouleaux de papiers toilette, on gêne, on pleure et on oublie même la voiture sur le parking, mais on s'en fiche : on est heureux.

À toi Juliette si tu passes par ici, et à mon soulagement de savoir que tu t'envoleras également bientôt. Merci de m'avoir permis de saisir cette chance.